
Garde d'enfants, culpabilité et carrière : mon histoire sans filtre de retour au travail
Roxane PinaultMon retour sur le marché du travail après près de trois ans comme mère à temps plein a été l'une des transitions les plus difficiles que j'aie jamais vécues. La carrière dans les relations publiques et le marketing numérique que j'avais bâtie avec passion entre vingt et trente ans m'appelait, mais le chemin du retour n'a pas été de tout repos. Voici mon récit, celui de la traversée des obstacles, de la culpabilité et des immenses satisfactions d'être une mère active.
Mon expérience reflète une réalité australienne plus large : la participation des femmes au marché du travail a atteint des niveaux records de 63,4 % en 2025, l'emploi des mères atteignant 78 %, contre 67 % en 2015. Pourtant, derrière ces chiffres encourageants se cache un réseau complexe de défis auxquels chaque mère de retour au pays est confrontée.
Mon verdict rapide :
Le retour au travail après être devenue mère est un parcours semé d'embûches logistiques et de complexité émotionnelle. En commençant tôt à chercher une solution de garde d'enfants, en reconnaissant (et en surmontant) l'inévitable « culpabilité maternelle » et en privilégiant un poste flexible qui valorise vos compétences, il est tout à fait possible de construire une carrière épanouissante sans compromettre le bien-être de votre famille.
Le défi de la garde d'enfants : trouver la solution idéale pour votre famille
L'un des premiers et des plus importants obstacles pour tout parent australien souhaitant reprendre le travail est de trouver une garde d'enfants fiable. Notre famille a déménagé trois fois en trois ans, et à chaque déménagement, je me retrouvais en bas de la liste d'attente pour une nouvelle garderie. La situation sur la Côte Centrale est particulièrement difficile, avec des délais d'attente pour des garderies de qualité allant d'un à trois ans – une réalité qui se reflète dans toute l'Australie, où les familles doivent faire face à des délais d'attente allant jusqu'à 18 mois dans certaines banlieues de Perth et plus de 12 mois dans la région du Queensland.
Les statistiques sont alarmantes : 40 % des garderies de Perth affichent complet, certaines devant gérer des listes d'attente allant jusqu'à 200 familles. En région, la situation est encore plus critique, certaines ne pouvant accueillir que 22 à 39 % des enfants de leurs tranches d'âge cibles.
Après de longues recherches, j'ai eu la chance de trouver un merveilleux petit centre pour ma fille. Cette expérience m'a appris l'importance de :
- Commencez vos recherches tôt : inscrivez-vous sur les listes d'attente dès votre grossesse. La Commission australienne de la concurrence et de la consommation indique que la plupart des familles s'inscrivent désormais sur les listes d'attente pour les services de garde d'enfants plus d'un an à l'avance, souvent avant même la naissance de l'enfant.
- Explorez toutes vos options : envisagez la garde d'enfants en milieu familial, la garde à domicile et le partage de garde, en plus des garderies traditionnelles. Avec 3,7 millions d'Australiens vivant dans des zones rurales en matière de garde d'enfants (des zones où il y a trois enfants par place), les solutions de garde alternatives sont devenues essentielles.
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Faites confiance à votre intuition : lorsque vous aurez trouvé le bon endroit, vous le saurez. Un environnement favorable et stimulant pour votre enfant est primordial.
Surmonter la culpabilité des mères qui travaillent : la reconnaître et aller de l’avant
La décision de confier ma fille à quelqu'un d'autre, même quelques jours par semaine, a été émotionnellement déchirante. Elle avait rarement été séparée de moi plus de deux heures depuis sa naissance, et l'idée d'une journée entière séparée de moi était insupportable.
Je n'étais pas seule dans ce combat. Des études montrent que 78 % des mères australiennes déclarent se sentir coupables de travailler, 68 % d'entre elles ressentant ce sentiment une ou deux fois par jour. Plus inquiétant encore, 92 % des mères qui travaillent déclarent se sentir coupables et anxieuses à l'idée de retourner au travail, contre 77 % des hommes.
Cependant, j'ai commencé à remarquer son désir croissant d'interagir avec d'autres enfants de son âge. Cette prise de conscience m'a aidée à surmonter la culpabilité et à me concentrer sur les aspects positifs de ce nouveau chapitre. Des études montrent que 94 % des mères qui travaillent estiment que travailler donne le bon exemple à leurs enfants, même si elles éprouvent un sentiment de culpabilité.
Même si la culpabilité ne disparaît jamais complètement, on apprend à la gérer. Voir son enfant s'épanouir, se faire de nouveaux amis et apprécier le temps passé à la garderie en vaut la peine. Des études confirment que 30 % des mères australiennes exerçant une activité rémunérée ressentent une forte tension entre leurs responsabilités professionnelles et familiales, mais cette tension s'atténue souvent à mesure que les familles s'adaptent à de nouvelles routines.
Trouver sa place : la recherche d'une carrière flexible et épanouissante
Ma fille étant heureusement installée à la garderie, il était temps de me concentrer sur ma propre transition vers le travail. Mon absence de près de trois ans dans mon CV me semblait un obstacle de taille. Habiter à une heure et demie de Sydney limitait également mes possibilités de télétravail.
Les premiers entretiens ont été difficiles ; j'avais peu confiance en moi, et cela se voyait. Cependant, j'ai persévéré et ma détermination a fini par payer. J'ai trouvé une fantastique opportunité de freelance SEO avec des partenaires qui apprécient mes compétences et comprennent mon besoin de flexibilité. Je suis conscient de la chance incroyable que j'ai de pouvoir travailler de chez moi, un luxe devenu crucial : 81 % des parents australiens qui travaillent déclarent qu'ils envisageraient de démissionner s'ils devaient travailler plus de jours au bureau.
Ce qui m'aide *réellement* à survivre : mes 6 stratégies
L'idée d'être la mère active « parfaite » est un mythe. Nous faisons toutes simplement de notre mieux. Voici six stratégies qui m'ont aidée dans mon parcours :
- Priorisez impitoyablement : vous ne pouvez pas tout faire, et ce n'est pas grave. Concentrez-vous sur l'essentiel, tant au travail qu'à la maison, chaque jour. Des études montrent qu'un parent australien sur trois est confronté à un conflit entre travail et vie personnelle, ce qui rend la priorisation essentielle.
- Répartir la charge mentale et physique : le soutien d'un partenaire est essentiel. Communiquez ouvertement et répartissez les responsabilités familiales et parentales. Les statistiques révèlent que 70 % des personnes interrogées conviennent que les mères assument une plus grande part des responsabilités parentales au sein de la famille, ce qui rend le partage équitable encore plus important.
- Acceptez l’aide lorsqu’elle vous est proposée : qu’elle vienne de votre famille, de vos amis ou d’un service payant, n’ayez pas peur de vous appuyer sur votre système de soutien.
- N'oubliez pas qu'il s'agit d'une phase : les premières années avec de jeunes enfants sont exigeantes. Sachez que cela devient plus facile et que vous n'êtes pas seul à vous sentir parfois dépassé.
- Trouvez votre tribu : connectez-vous avec d'autres mères qui travaillent. Partager des expériences, des rires et même des larmes avec des amies qui comprennent est précieux.
- Acceptez l'imperfection : laissez tomber la culpabilité de ne pas avoir tout compris. Nous apprenons tous au fur et à mesure.
Faites confiance à votre instinct
Mon histoire s'inscrit dans une transformation plus vaste qui touche l'Australie. Des défis importants demeurent. Les mères qui travaillent continuent de subir une « pénalité de maternité », gagnant 5 % de moins par heure que ce qu'elles auraient gagné sans enfants, et ce, pendant au moins une décennie.
Les statistiques montrent que nous ne sommes pas seules à jongler avec ce défi : nous faisons partie d'une génération de femmes qui redéfinissent ce que signifie être à la fois une mère dévouée et une professionnelle épanouie. Le chemin n'est pas toujours facile et la culpabilité ne disparaît pas toujours. Mais surtout, faites confiance à votre instinct. Vous savez ce qui est le mieux pour vous et votre famille. Soyez bienveillante envers vous-même, célébrez les petites victoires et sachez que vous faites un travail formidable.